Je regarde le Temple, un bloc de ciment anthracite comme un fragment d’antique. C’est une petite architecture déjà là, parfaitement rescapée : un noyau d’habitation, un bloc fermé sur lui-même, autosuffisant, opaque et inhabitable, condamné aux regards. On imagine comment entrer là-dedans, l’œil se promène et escalade ce vestige, et ce petit monde en soi nous raconte une histoire : le hors-champ d’une dune de sable, la trace d’une démolition, son abandon et son élection, puis il redevient un petit bloc de perfection muette.
(Élodie Issartel)